Il est dit que seuls les imbĂ©ciles ne changent pas dâavis. Mais il aura fallu deux ans et les rĂ©volutions tunisienne et Ă©gyptienne pour ouvrir les yeux de la Sadc. Non, le 17 mars 2009, il nây a jamais eu de coup dâĂ©tat et les mensonges en anglais de Marc Ravalomanana se retournent contre lui.
Etant donnĂ© que la libertĂ© de parole et dâexpression est⊠totalement⊠libĂ©rĂ©e Ă Madagascar, lâattitude de ce quâil reste de la « mouvance » Ravalomanana nâa rien dâextraordinaire. Câest le contraire qui aurait rĂ©vĂ©lĂ© du miracle. Ainsi, Mamy Rakotoarivelo, le dernier pro-Ravalomanana pur jus 100% Ă dĂ©clarĂ© sur la TvPlus, le 1er fĂ©vrier 2011 : « Il me semble que la CommunautĂ© internationale nous marche sur la tĂȘte ». La CommunautĂ© internationale, Monsieur, a hĂąte dâen finir avec cette crise de politiciens malgaches qui passent leur temps Ă retarder lâinĂ©luctable. Elle a dâautres chats plus urgents Ă fouetter. Comme tenter de juguler les rĂ©volutions futures qui risquent dâembraser tout le continent africain.
De leur cĂŽtĂ©, il est certain que les « mouvances » Ratsiraka et Zafy vont Ă©galement jouer Ă la vierge effarouchĂ©e. Ce qui ne sera que pure perte de temps face au vent du changement qui risque dâĂȘtre planĂ©taire. La Sadc, elle-mĂȘme donc, a compris quâeffectivement Madagascar est un cas Ă part. Câest-Ă -dire que lâatmosphĂšre de guerre est artificiellement entretenue par un rĂ©seau dâune poignĂ©e dâinternautes Ă la solde de Marc Ravalomanana. Et qui inonde les sites anglophones constituant les 2/3 du web. Mais il est dit aussi : on peut tromper une personne une fois, on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps.
Ci-aprÚs, sans commentaire, la feuille de route de la Sadc, représentée par le docteur Leonardo Simao (photo ci-dessus):
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Pour clore ce dossier, voici un article révélateur, paru dans La Gazette de la Grande ßle de ce mercredi 1er février 2011.
DĂ©clic et des claques: Ravalomanana se plante avec sa plainte
A la suite des rĂ©vĂ©lations du lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina, Marc Ravalomanana a portĂ© plainte. A priori, lâancien chef de lâEtat est dans son bon droit. Sâil sâestime lĂ©sĂ©, câest son droit le plus absolu de rĂ©clamer la rĂ©paration de son prĂ©judice auprĂšs de la justice. Mais en rĂ©alitĂ©, que vaut sa plainte ?
En sa qualitĂ© de plaignant, Marc Ravalomanana a tout intĂ©rĂȘt Ă comparaĂźtre pour donner des Ă©claircissements et fournir des Ă©lĂ©ments probants. Pourtant, il ne le fera pas car il fait lâobjet de condamnations dĂ©jĂ prononcĂ©es et dâautres poursuites pĂ©nales qui sont en cours. MĂȘme sâil se prĂ©vaut du fait que ses peines ne sont pas dĂ©finitives en raison de voies de recours, il ne rĂ©sistera pas au rouleau compresseur de la machine judiciaire.
Ayant tenu les rĂȘnes du pouvoir, il sait trop bien Ă quel point la justice peut ĂȘtre instrumentalisĂ©e. En admettant, mĂȘme si la supposition est invraisemblable, que Marc Ravalomanana soit entendu par le doyen des juges dâinstruction, on se demande quelles preuves et explications il va apporter. Les tĂ©moignages du lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina ? Ils ne valent rien en ce que, dâune part, ils nâont pas Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©s et dâautre part, cet officier a le statut dâaccusĂ©. Sâagissant de la tuerie du 7 fĂ©vrier 2009, Marc Ravalomanana osera t-il encore soutenir que les balles ne provenaient pas du palais prĂ©sidentiel ou alors, plus absurde encore, que les victimes sont tombĂ©es toutes seules ?
La plainte de lâancien chef dâEtat est aussi vide que le personnage est lĂ©ger. AprĂšs avoir organisĂ© le massacre du 10 aoĂ»t 1991 et sa fuite, Didier Ratsiraka nâa pas portĂ© plainte. Marc Ravalomanana nâa pas cette dĂ©cence. Il fait mĂȘme fi du dĂ©chirement intĂ©rieur des familles endeuillĂ©es par le carnage du 7 fĂ©vrier 2009.
Marc Ravalomanana a toujours mĂ©prisĂ© les hommes et la loi et il ne changera pas. Sa seule certitude est lâargent, qui est aussi sa seule religion. Sâil persiste dans sa plainte, câest parce quâil sait quâil a les moyens dâarroser les tribunaux avec beaucoup dâargent. AprĂšs sâĂȘtre excusĂ©, aprĂšs avoir dĂ©missionnĂ©, et aprĂšs avoir versĂ© dans le terrorisme, voila quâil se pose en victime persĂ©cutĂ©e et joue le registre de la manipulation Ă©motionnelle. Il nous ferait presque monter les larmes aux yeux. Câest Ă la fois minable, hilarant, vomitif et surrĂ©aliste.
On nâa jamais vu un dictateur doublĂ© dâun terroriste et dâun voleur porter plainte. On ne lui dĂ©cernera jamais le Prix Nobel de la Paix ou de la Vertu mais il peut toujours prĂ©tendre Ă lâOscar du meilleur acteur comique, avec pour nom de scĂšne Ravola mais non plus Ravalo.
La Gazette de la Grande Ăźle â 2 fĂ©vrier 2011
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY â 2 fĂ©vrier 2011