Je ne le répèterai jamais assez mais la Culture ce n’est pas que la musique. Les arts plastiques, vous connaissez ? Madagate.com vous invite à découvrir Louis Randriambolaharisoa, un artiste peintre qui gagne vraiment à être connu, que dis-je reconnu ! Louis Gaston Randriambolaharisoa (sur notre photo avec trois de ses œuvres) est né il y a 53 ans à Morondava, dans le sud-ouest de Madagascar, mais réside en France depuis 1986. Son parcours est assez étonnant mais il faut dire que l’art, la peinture en particulier, il l’avait dans le sang. Flash back.
Alors qu’il visitait, avec ses parents, le Palais de la Reine -pas encore incendié car le petit Louis Gaston -plus connu par ce dernier prénom- avait 6 ans, c’était donc en 1960- il tombe littéralement en extase sur un tableau intitulé « Le Bivouac » et signé du grand maître Ramanda. « Ce fut le coup de foudre ! » aime-t-il à déclarer. Depuis, il commencera à s’exercer dans la pratique de dessins et autres esquisses, prélude à un art qu’il maîtrisera par la suite. Pour s’auto-évaluer, il va participer à un concours organisé par l’Ambassade de la République Fédérale d’Allemagne à Madagascar en 1967. Il raflera haut la main le 1er prix de ce concours dont le thème était « Tananarive vu par les enfants ». L’adolescent Gaston avait juste 13 ans. Bon élève, il adorait illustrer à sa façon, son cahier de récitation. Ses dessins étaient si frappants qu’en 1969, son professeur de Français a voulu acheter son cahier de récitations illustrées. Gaston n’a pas cédé. Heureusement car ce fameux cahier, il prend plaisir, aujourd’hui à le montrer à ses enfants. Qui le montreront sûrement à ses petits-enfants. Voilà comment se transmet un héritage… artistique qui aura de plus en plus de valeur avec l’âge.
Lorsqu’il était lycéen, Louis « a eu la chance », comme il dit, d’avoir eu comme professeur de dessin un des grands peintres malgaches. Il s’agit de Ranivoson, qui a remarqué ses capacités et son aptitude à manier le pinceau. Au vu de son vif intérêt, à la suite d’une visite de la galerie de peinture de Ranivoson, ce dernier décide de le prendre en main pour l’initier aux techniques de base de l’Art pictural. Seconde évaluation, second succès : en 1972, il décroche le 1er Prix d’un concours sur la « Lutte contre l’analphabétisme » organisé par le Ministère de l’Education et de la Culture malgache. Louis avait 18 ans et allait entrer dans l’âge adulte. Celui où l’on décide de prendre son destin -son dessein et aussi ses dessins- en main. A partir de 1975, il commence à peindre « pour de vrai ». C’est-à-dire qu’il ne fait plus d’esquisses ni de dessins mais peint d’authentiques tableaux thématiques. Cependant, il demeure réaliste, surtout que l’art, à cette époque à Madagascar, n’est pas considéré comme un métier donc ne nourrit pas son homme. En 1977, le baccalauréat adéquat en poche, il s’inscrit à la faculté de médecine d’Antananarivo. Ces études lui permettent de mieux connaître encore l’anatomie humaine. Ce qui lui a permis aussi, par synergie, de réaliser plus aisément des portraits.
Dr Randriambolaharisoa et deux de ses oeuvres
En 1986, il se rend en France où, de nos jours, le docteur Louis Randriambolaharisoa qu’il est devenu travaille en tant que Praticien Hospitalier Urgentiste dans un hôpital de la Région Centre. Cela lui donne-t-il le temps de peindre ? Laissons-le répondre lui-même : « Je présente régulièrement mes compositions dans des expositions collectives de ma région, au sein d’associations d’Arts Plastiques. Il m’arrive d’exposer avec d’autres peintres Malgaches de France. Une partie de mon temps libre est donc vouée à cette activité. Je pratique et défends l’Art figuratif. Les thèmes ? La nature et ses paysages, des scènes de la vie quotidienne, des portraits... et également les moments de mon enfance. Je suis ouvert à toutes les techniques : peinture à l’huile, aquarelle, acrylique, pastel et autres qui me permettent d’exprimer mes sentiments ». Et quelle est sa source d’inspiration ? « Je puise mon inspiration dans mon île natale où les couleurs se mélangent, tout comme la culture. Plus qu’une simple reproduction de la réalité, mes tableaux sont une invitation aux voyages. Un souvenir, une émotion sont rattachés à chacun d’eux. L’observation attentive de la nature, de la vie quotidienne ainsi que des œuvres des maîtres tels que Ratovo, Ramanda, Ralambo, Razanamaniraka, Ramanakamonjy, m’a appris la rigueur dans les représentations et la composition des tableaux ».
Mais quelle est la caractéristique, disons « intérieure », de votre style ? « Ma démarche artistique, empreinte de sensibilité et de nostalgie, est le complément nécessaire à mon activité professionnelle. Et une partie de mon temps libre sera toujours consacrée à la peinture. La nostalgie est le premier moteur de cette activité car elle me permet de partager mes émotions et faire rêver les amoureux de l’Art Plastique et de Madagascar… C’est pour cela que vous verrez lors de cette exposition à l'Ambassade de Madagascar à Paris, des œuvres datant des années 80 ». En matière de 1er Prix, « jamais deux sans trois » s’applique au savoir-faire de notre peintre-médecin. En effet, lors du 4ème salon « Patrimoine et la Musique vue par les peintres », qui s’est tenu à Chartres -27 octobre au 4 novembre 2007-, son tableau intitulé « les musiciens Malgaches » (« Mpihira gasy »), lui a permis de remporté le 1er Prix de la ville de Chartres parmi les 280 œuvres des 47 artistes peintres et sculpteurs (toute technique et tout style confondus) ayant exposé.
Madame et Monsieur Razafy-Andriamihaingo
Par la suite, l’Ambassade de Madagascar en France a lancé, sur internet, un appel aux artistes peintres Malgaches, pour qu’ils participent à « La Vitrine de Madagascar », depuis le 5 octobre 2007, au 4, avenue Raphaël, Paris XVIème. Des œuvres de Louis Gaston Randriambolaharisoa y sont exposées jusqu'au 30 novembre 2007. Qu’en pense-t-il ? « Je suis heureux d’avoir également été choisi pour cela. Et surtout, je tiens à remercier Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, d’avoir pris cette initiative pour promouvoir les artistes peintres Malgaches résidant en France, encore peu connus du public. Cela m’a permis de me faire connaître et également d’avoir des contacts avec les visiteurs ». Rien ne vous empêche d’aller découvrir cette vitrineà l’Ambassade de Madagascar à Paris. Vos commandes sont les bienvenues. Quid de l’avenir de la peinture malgache à Madagascar même ? « Mon vœu le plus cher est que, dans un avenir proche, un grand Musée d’Art et une Ecole des Beaux Arts voient le jour à Madagascar, car ce n’est pas le talent qui manque chez les jeunes et les moins jeunes Malgaches. Personnellement, je remercie Dieu de m’avoir donné ce talent ».
Ces tableaux se passent vraiment de commentaire car tous les genres sont représentés !
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Recueillis par Jeannot Ramambazafy