
Comme chez Marc Ravalomanana, le mode de gestion du pays est aux ordres et au commandement , l’homme pourrait adopter définitivement cette mise pour contraindre ses interlocuteurs à l’obéissance. Après tout, il ne serait pas le premier dans ce cas, car le capitaine Thomas Sankara, chef d’Etat assassiné du Burkina Faso, qui avait suivi une formation à l’Académie militaire d’Antsirabe, n’avait pas d’autres tenues. Le président n’a pas fixé de galons à la sienne, mais s’il s’était présenté avec le grade le plus élevé, celui de général de corps d’armée, personne n’aurait trouvé à redire. L’homme, en effet, est le chef suprême des forces armées et est autorisé à porter le grade le plus élevé. Signalons, néanmoins, qu’il n’a aucune expérience militaire et qu’il fut déclaré « sursitaire » en 1969. C’est-à-dire qu’en raison de ses études, il a été exempté et n’a pas effectué son service militaire. Citons, en tout cas, un exemple de commandement donné par Marc Ravalomanana : le 14 décembre 2007, soit deux jours après le scrutin municipal du 12 décembre, il donne l’ordre aux tribunaux administratifs de proclamer les résultats des élections le 19 décembre. Pour se conformer à cette directive de l’exécutif, les tribunaux -qui sont du domaine judiciaire- ont traité les dossiers à la va-vite. Le résultat en est que ce travail bâclé à provoqué un énorme îlot de récriminations et des manifestations un peu partout. Les scores, en effet, ont souvent été inversés et ont été élus maires ceux qui n’auraient pas dû l’être. Remercions le ciel qu’il n’y ait pas de guerre, car si c’est ce général-là qui mène nos troupes au combat…
Source : La Gazette de La Grande Île n°01501 du jeudi 21 février 2008, page 5