Madagascar. A la recherche d'une démocratie apaisée et inclusive

Jeudi, 25 Mai 2017 17:06 Manifestation
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Atelier interactif avec les partis politiques à Madagascar sur «l’élaboration de projets de société et de programmes politiques pour une démocratie apaisée et inclusive»

23-24 Mai, 2017, Hôtel Carlton, Antananarivo


Mot d’Eliana BEZAZA présidente du Comité de suivi des recommandations des partis politiques

Monsieur le représentant du ministre de l'intérieur et de la décentralisation,

Madame le représentant résident des Systèmes des Nations Unies à Madagascar,

Monsieur le représentant du Friedrich Ebert Stiftung,

Chers collègues chefs de partis politiques,

Mesdames et messieurs, honorables invités,

A la suite de l'atelier interactif organisé par le PNUD et le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation en ces mêmes lieux les 21 et 22 février 2017, ayant comme intitulé : « leadership des partis politiques et leur contribution à la consolidation de la paix et de la démocratie à Madagascar », qui a vu la participation d'une cinquantaine de partis politiques, les partis politiques participants se sont convenus de mettre en place un Comité de suivi des recommandations dudit atelier. Le comité de suivi est composé de vingt membres issus des différents partis politiques. Il est coordonné par un Bureau permanent élu, composé d'un Président, deux Vice-Présidents, deux Rapporteurs, deux Secrétaires, un Responsable logistique et un Collège de Conseillers. Cette équipe ici présente est présidée par ma personne.

Les partis politiques se sont rassemblés pour la consolidation de la paix et de la démocratie à Madagascar, ainsi que pour le renforcement de capacité des partis politiques.

Il y a un constat que les partis politiques et la population vivent au quotidien. Les lois, souvent, ne sont pas conçues dans l'intérêt de la nation, sont dépassées par les évènements. Lorsqu'elles sont en vigueur, elles ne sont pas respectées. Lorsqu'elles ne sont pas respectées, il n'y a pas de sanction valable pour tous mais une justice sélective. Il y a une faillite des institutions de la République. L’État de droit est devenu un vain mot et la démocratie va mal.

Beaucoup d'ateliers se sont déjà succédé dans le pays avec beaucoup de recommandations pertinentes pour améliorer les choses, mais nous constatons malheureusement une absence totale de suivi des ces recommandations.

C'est dans un tel climat et pour pallier à ce manque de suivi que les partis politiques ont décidé de prendre leurs responsabilités en se faisant écouter et entendre sur la consolidation de la paix et de la démocratie dans notre pays. Ce fait est totalement inédit. C'est pour la première fois dans l'histoire de notre pays que les partis politiques tous confondus ont la volonté de se mettre ensemble. Les partis politiques sont les dépositaires des idéologies, formateurs des citoyens, gardiens des principes républicains.

Ces nombreux partis, qui n'ont pas les mêmes visions, n'ont pas les mêmes idéologies, sont conscients d'être les principaux acteurs de la démocratie et ont décidé de taire leurs différences, se mettre ensemble pour tenter de créer un environnement politique sain pour mettre fin aux crises politiques cycliques qui ont détruit le pays, aboutir à la paix, à la croissance économique et rendre aux malgaches leur île, jadis appelée « l'île heureuse » par des élections libres, transparentes, démocratiques et acceptées par tous. L'enjeu est de taille. Les partis politiques entendent contribuer à sauver le pays de cette situation, ô combien difficile, où il s'enlise.

Pour ce faire, le comité de suivi se réunit toutes les semaines pour réfléchir ensemble et donner des recommandations de changements à opérer, qui représentent les idées venant des partis politiques autour de thèmes recommandés par le premier atelier, comme le code et les pratiques électorales, la loi sur les campagnes électorales et la réconciliation nationale. Nous sommes convaincus que ces thèmes doivent encore être débattus et remaniés en profondeur d'une façon consensuelle si nous voulons une démocratie apaisée.

Ainsi, nous partageons aujourd'hui avec les partis politiques présents le résultat de nos travaux de trois mois sur le thème « Code et pratiques électorales ». Une latitude de dix jours est donnée à chaque parti politique pour réagir et faire parvenir leurs avis respectifs afin que le document final soit vraiment le reflet de la volonté des partis politiques. Cela sera par la suite envoyé aux diverses institutions nationales et les organes concernés comme la CENI, la Communauté internationale, et vulgarisé au grand public. Nous voulons soutenir la mise en œuvre des résolutions de nos ateliers auprès des Institutions concernées : Présidence, Gouvernement, Assemblée Nationale, Sénat. Notre comité entend aussi s'ouvrir à d'autres forces politiques qui partagent les mêmes points de vue, afin de réaliser les objectifs sus-cités.

Je voudrais remercier ici le PNUD pour ses appuis et actions en faveur de la démocratie apaisée, et pour avoir rendu possible cette prise de conscience des partis politiques des responsabilités qui sont les leurs dans le sens de l'apaisement. Nous apprécions la méthode de travail dans l'échange et le consensus où nos idées sont vraiment prises en compte, et ça nous permet d'avancer. Comme pour le renforcement de capacité des partis politiques qui va se tenir aujourd'hui et demain sur le thème de «l’élaboration de projets de société et de programmes politiques pour une démocratie apaisée et inclusive» , thème proposé par les partis politiques et sur le point d'être concrétisé. Nous souhaitons continuer ainsi notre collaboration avec la représentation des systèmes des Nations Unies.

Mesdames et messieurs, merci de votre attention.

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Mis à jour ( Jeudi, 25 Mai 2017 17:26 )