Augustin Andriamananoro. Prisonnier politique artificiellement créé par une Injustice Xtrême

Lundi, 26 Décembre 2016 17:19 Dossier
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Augustin Andriamananoro, bien que sans menottes, traité à la manière d'un terroriste planétaire n°1. Son vrai crime? S'être levé pour défendre la Terre-des-Ancêtres ("Tanindrazana") qu'est Soamahamanina pour lui, face au péril jaune autorisé par des gens de pouvoir corrompus

Ce quadrillage de tout un cimetière -fait héroïque inédit- par des éléments fortement armés de Florens Rakotomahanina a permis à ce dernier d'avoir été élevé au grade de Général de Division de la gendarmerie.

Alea jacta est ! Quel que soit le verdict annoncé le 27 décembre 2016 par le tribunal de première instance d’Antananarivo, le mal a été irrémédiablement consommé par ce régime Hvm/Rajaonarimampianina qui est tout ce que vous voulez sauf républicain, démocrate, respectueux de l’Etat de droit, patriote. Loin de là.

Cet homme en tenue de combat, ayant perturbé le déroulement de funérailles familiales, a oublié l'essence même de la culture malgache qui est: "Ny Malagasy tsy miady amam-paty" (les Malgaches ne se bagarrent pas avec les morts). Il a jeté la honte sur la famille de la défunte, sur la famille d'Augustin Andriamananoro, sur tous les Malgaches eux-mêmes. Sans mandat, tout simplement parce qu'il "obéit aux ordres"... Mais de qui, au juste?

Depuis l’emprisonnement de nos confrères Jean Luc Rahaga et Didier Ramanoelina, la procédure judiciaire du régime HVM/Rajaonarimampianina est devenue immuable: arrêter arbitrairement d’abord, trouver des motifs ensuite. Augustin Andriamananoro, ancien ministre des Postes sous la Transition 2009-2014, cheville ouvrière de la victoire du candidat président n° 3, le 20 décembre 2013, représente vraiment une obsession relevant de la psychiatrie pour ces tenants d’un pouvoir qui leur échappe inexorablement.

Anosy, le 20 décembre 2016. Arrivée de Miarinarivo où le tribunal n'a pas voulu prendre en mains cette drôle d'affaire d'arrestation sans mandat ni motif précis. Une escorte digne des plus grands criminels de la planète

Dans leur connerie pure et dure, l’effet a été contraire car ils ont fait d’Augustin Andriamananoro non pas une victime mais un héros dans la lignée des Nelson Mandela. En effet, ce vice-président du groupement politique Mapar n’est ni un criminel, ni un assassin, ni un trafiquant, ni un kidnappeur d’enfants. Il s’est tout simplement levé contre l’invasion chinoise, permise par des tenants du pouvoir corrompus, de sa terre natale qu’est Soamahamanina.

Soamahamanina, 22 septembre 2016. Augustin Andriamananoro expliquant à Monsieur le Directeur de Cabinet (en bleu) de Voahangy X. que le feu qui a pris a été du aux grenades lacrymogènes lancées n'importe comment et n'importe où. Mais le Richard a du faire un rapport à sa manière... (VIDÉO ICI). En tout cas, à quel titre est-il venu à Soamahamanina ce jour-là? Le tribunal de l'Histoire ne devra pas oublier cette présence plus que louche

Le grand criminel dans cette histoire, c’est ce lèche-botte de Richard Ramamonjiarivelo, « Directeur de Cabinet de la Première Dame », qui n’avait rien à faire à Soamahamanina, le 22 septembre 2016, sauf pour y jouer au faux rapporteur de la maison qui mérite la flagellation.

Roissy Charles-de-Gaulle, salon d'honneur. Richard Ramamonjiarivelo dans son rôle de chef du protocole de l'ambassade de Madagascar à Paris

Le cafteur de service des séries B. de films d’espionnage, le "sakaizan'ny mpandresy", c'est lui. Qu’Augustin Andriamananoro soit condamné ou qu’il bénéficie d’un "verdict d’apaisement", le mal est consommé comme je l’ai déjà écrit. Voici la véritable histoire d’une série d’abus de pouvoirs qui pèsera lourd dans la balance du tribunal de L’Histoire pour ces tenants du pouvoir dont la marque de fabrique aura été la création artificielle de prisonniers politiques avec le soutien d’une Injustice Xtrême.

Pourquoi diable une mitraillette?

Augustin Andriamananoro est une personnalité publique très connue dans le milieu politique malgache. Ancien Ministre de la Communication, de la Poste et des Télécommunications, élevé  à la Dignité de Grand Officier de l’Ordre Nationale malgache, il est actuellement retenu prisonnier à la maison centrale d’Antanimora. Il avait été arbitrairement arrêté par une trentaine d’éléments de l’EMMOREG Antananarivo auprès de la Gendarmerie nationale, le samedi 10 décembre 2016, en pleine cérémonie des funérailles de sa tante, à Ambohijanamasoandro, Itaosy. Il a ensuite été emmené à la brigade de la gendarmerie de Miarinarivo.

La garde-à-vue a duré plus de 48 heures sans aucune accusation fondée. C’est seulement le lendemain de son arrestation que les enquêteurs de la gendarmerie ont commencé à formaliser une investigation, visant à constituer des dossiers d’accusation contre Augustin Andriamananoro. Ce sont les artifices.  Il a subi plusieurs transferts en catimini, dans des endroits « secrets », sans que ses proches et ses avocats aient pu en être informés. Mais les journalistes ont été très vigilants et les informations ont été transmises en temps quasi réel.

Quoi qu'il arrive, et il faut remercier ce régime HVM/Rajaonarimampianina, Augustin Andriamananoro est déjà classé dans la rubrique des héros patriotiques de l'Histoire de Madagascar: défendre la Terre-des-ancêtres n'est et ne sera jamais un crime. Sauf pour les dictateurs qui ne font jamais long feu

Le  mardi 20 décembre a eu lieu son procès au cours duquel le tribunal a rejeté sa demande de mise en liberté provisoire, en attendant le prononcé du verdict sur le fond de l'affaire, prévu pour le 27 décembre 2016. Il aura donc passé la Noël 2016 en prison, loin de sa famille et de ses enfants.

L'emprisonnement d'Augustin Andriamananoro  est donc l'application tordue du fameux « apaisement » selon son Excellence le Premier ministre Mahafaly Olivier  Solonandrasana (photo de gauche)… Comportement assez exceptionnel émanant d'un régime bananier par... excellence.

En effet, dans la Déclaration d’Antananarivo du 27 novembre 2016, à l’issue du sommet de la Francophonie, les chefs D’État et de Gouvernement se sont engagés à gouverner démocratiquement, à garantir d’une part la liberté d’expression, à assurer plus largement la liberté de réunion et d’association, garantir d’autre part les droits et libertés des citoyens, des parties politiques légalement établis, des syndicats, de la société civile et des médias. Bravo à ces parjures malgaches! Mais le tribunal de l’Histoire les rattrapera bien assez tôt…


Toujours dans le domaine de cette fabrique artificielle de prisonniers politiques, une pensée à Alain Ramaroson qui croupit à la prison d'Antanimora depuis août 2016. Pour ce président du parti politique MASTERS, ce qui, au départ, était une affaire purement familiale, a été bloqué au niveau du tribunal par la magie de l'abus de pouvoir et l'efficacité de l'Injustice Xtrême qui sévit à Madagascar. Et l'on s'étonne encore des cas de justice populaire qui éclatent dans toutes les régions malgaches.

Jeannot Ramambazafy – 26 décembre 2016

Mis à jour ( Mardi, 27 Décembre 2016 03:00 )