Madagascar : les excuses de Monja Roindefo à bout d’arguments

Samedi, 13 Novembre 2010 18:31 Dossier
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Mais qu’espérait donc Monja Roindefo, indigne fils de son père, le vénéré Monja Roindefo ? Que la population d’Antananarivo allait venir en masse écouter un homme qui passe son temps à ne débiter que des intentions et à aller de médisance en insulte à l’encontre d’une transition dont, pourtant, il se targue d’être toujours le Premier ministre ?

Monja Roindefo est devenu le fourre-tout du langage de bois (de rose). En effet, il peut se permettre ses virées en avion privé et en Hummer à un milliard car son « pouvoir » repose, à présent, sur l’argent. Une erreur qu’il va payer cher dans un avenir proche, étant donné que l’argent est une denrée périssable comme l’être humain sans âme ni remords. De toute façon, nous sommes tous mortels, n’est-ce pas ? Voici le communiqué intégral pondu par son service d communication qui a oublié que le mieux est l’ennemi du bien :

Le premier ministre de la HAT Monja Roindefo Zafitsimivalo a fait une déclaration en présence de représentants de la presse malgache et étrangère à 17h15 ce samedi 13 novembre à Antsakaviro-Antananarivo.

Pour expliquer les difficultés d'organisation du meeting prévu ce jour, il a dénoncé les multiples blocages administratifs, les menaces envers les artistes programmés et les prestataires techniques du meeting. Il a pointé les dénigrements permanents dont il fait l'objet de la part de certains journalistes de la radio Viva appartenant à Andry Rajoelina qu'il a qualifié de « radio des mille collines » en se référant au Rwanda.

Comme lors de ses différents meetings il a rappelé les dérives de la transition actuelle, l'absence de continuité de l'Etat et la mauvaise gestion qui aboutit à un climat social fortement dégradé avec de multiples grèves notamment chez les universitaires, les médecins.

Pour le vrai changement (Fanovana tena izy) il a solennellement fait appel «à la conscience et au patriotisme » de l'armée, dernier rempart de l'unité de la nation malgache, pour mettre fin à l'Etat voyou qui dirige actuellement le pays. Il a précisé : «Au cas où vous ne vous levez pas tous, ceux qui prendront leur responsabilité auront raison».

Donc, si l’on comprend bien, il n’avait, encore une fois, aucune solution propre à lui -et réaliste- à communiquer au « peuple malgache » d’Antananarivo, mais attend que d’autres fassent le sale boulot ? Sinon rien que des constats sans chercher à expliquer les réelles racines des maux de cette période passagère. Par ailleurs, pourquoi s’entêter à vouloir porter le titre de premier ministre dont « il a rappelé les dérives de la transition actuelle, etc. » ? A sa place, je fuirais cet « Etat voyou ». Mais, le constat est là : il est donc le premier voyou de cette transition qu’il nomme de tous les noms. C’est pas sérieux Monsieur 0,00% ! Lire, par ailleurs l’article au sujet du score que ce fils de Monja Jaona (leader charismatique qui doit se retourne dans sa tombe) a engrangé lors des élections présidentielles de décembre 2006.

Enfin, une grande révélation : la population n’est pas venue car les artistes programmés avaient « reçu des menaces ». Alors les gens seraient venus pour ces chanteurs et non pour lui ? Tssss. On n’attire jamais les mouches avec du vinaigre. Quoi qu’il en soit, la Capitale de Madagascar, grâce à Monja Roindefo lui-même, a évité un autre moment de destruction de biens d’autrui. Faut-il le remercier ? Enfin, concernant le referendum du 17 novembre, Monja Roindefo ne dit ni oui, ni non ni peut-être. Mais que veut-il à la fin  ? Simple : être calife à la place du calife.

Jeannot RAMAMBAZAFY

Mis à jour ( Lundi, 15 Novembre 2010 09:11 )