Madagascar, 7 février. Hommage à Ando Ratovonirina, cameraman assassiné

Jeudi, 06 Février 2014 03:43 Newsflash
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ICI LE REPORTAGE DE SON ENTERREMENT A MAHITSY

Le 7 février 2009, caméra au poing devant le Palais d'Etat d'Ambohitsorohitra, le cameraman de la RTA, notre jeune confrère Ando Ratovonirina, est atteint d'une balle réelle en plein cou. Un tir précis venant de la garde présidentielle de Marc Ravalomanana. Il décèdera quelques instants après. Ceci est un hommage afin qu'il ne tombe jamais dans l'oubli. Ando est mort dans l'exercice de ce dur métier qu'est le journalisme, catégorie reporteur d'images.

Eglise Fjkm Miandrarivo Fifaliana, Mahitsy, 11 février 2009

Hommage à Ando par une de ses tantes.

« A la mémoire de mon neveu, mort pour sa Patrie sous les feux des projectiles.
Ando, pourquoi faut-il que ce soit ton histoire qui m’a fait prendre conscience de la réalité de la vie de notre pays ? Tu fais partie de cette génération que nous appelons « génération sacrifiée » mais que tes parents ont essayé de tous leurs efforts de ne pas te noyer dans cette fatalité. Ils t’ont donné les meilleurs enseignements qui pouvaient exister à Madagascar. C’était leur priorité, le sens même de leur vie. Comme ce qu’ont essayé de faire les dirigeants de ce pays, selon qu’ils ont estimé de bien pour notre patrie. Après tes études, tous tes diplômes et après tant de combats, tu as pu trouver du travail et, enfin, récemment, tu es entré dans une société où tu as pu réellement exprimer tes aspirations.


Au moment où ton talent allait prendre son envol, on t’a coupé brutalement ton histoire. Tel notre pays au moment où tous les espoirs sont permis pour son peuple, au moment où l’on essaie de changer son histoire. Que ta mort ne soit pas vaine. Ta vie s’est arrêté là mais puisse le problème de notre pays trouver un dénouement et qu’il soit gouverner dans un esprit d’amour et de paix. L’humilité et le pardon peuvent nous y conduire, pour la gloire de Dieu Notre Seigneur. Et je prie pour ton frère jumeau afin que son histoire soit plus longue et plus belle. Amen ».

Ando. Personnellement, voici mon ultime hommage que j’ai puisé dans l’Ecclésiaste : « J’ai observé encore toutes les injustices qui existent sur la terre. Les opprimés crient leur détresse e personne ne leur vient en aide. Le pouvoir est du côté des oppresseurs si bien que personne ne peut leur venir en aide. J’estime que ceux qui sont déjà morts sont plus heureux que les vivants ». (4 : 1). « Mais Dieu demandera des comptes pour toutes nos actions, mêmes cachées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises » (12 : 14).

Ando, tu as été assassiné purement et simplement car une Convention signée à Genève stipule l’interdiction de tirer sur les gens de la presse, avec une caméra au poing qui plus est ; sur les ambulances et les brancardiers, sur ceux qui hissent un drapeau blanc. Mais tu n’es pas mort pour rien. Nous, journalistes malagasy, nous poursuivrons le combat contre toute démocratie de carnaval qui vire à la dictature de carnage.

Jeannot Ramambazafy - 6 février 2014

Mis à jour ( Mercredi, 02 Novembre 2016 09:04 )