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Arsène Ralaimihoatra nous a quittés mais son «acta non verba» est toujours d’actualité …

Décidément, les voies du Seigneur resteront éternellement insondables. C’est le lundi de Pâques, 5 avril 2021, que j’ai reçu l’information, de la part de Gina son épouse : « Jeannot, mon cher ami, voilà : toi me demandant à chaque fois de ses nouvelles : ton ami Arsène a tiré sa révérence, samedi (3 avril 2021) à 18h30, à l’hôpital HJRA. Il a été enterré dans notre caveau familial dès le lendemain (4 avril 2021), à 15h, dans la plus stricte intimité, entouré de ses proches ».

Lorsqu’une telle nouvelle vous parvient, c’est comme si vous aviez reçu un énorme coup de poing au beau milieu de votre estomac. J’ai bien mis 6 heures avant de m’en remettre un peu. Surtout que Gina a écrit aussi : « Je sais que tu feras quelque chose pour ton ami, toi qui le connaissais si bien… ». Une lourde tâche qu’elle m’a confiée là…


Arsène ? Ancien du collège Saint Michel d’Amparibe (fondé en 1888 par la Compagnie de Jésus), c’est le journaliste d’un troisième type qui, après un baccalauréat dans la série Philosophie, a été diplômé de l’UBL (Université Libre de Bruxelles), en Belgique, dans le département «Journalisme». Il fait partie de la génération des Richard Claude Ratovonarivo, Jacob Andriambelo, Christian Chadefaux, Stéphane Jacob et même celle de Franck Raharison, qu’il vient donc tous de rejoindre au paradis des journalistes, car tous décédés. Membre du Club des Journalistes Doyens (CJD) de Madagascar, Arsène Ralaimihoatra avait un style d’écriture particulier. En tant que confrère en activité, il avait été journaliste de la presse écrite dans divers organes comme : le «Courrier de Madagascar», «Madagascar Matin», «Africa International», le magazine mensuel «Revue de l’océan Indien», la revue «Passeport pour Madagascar». Arsène était aussi le correspondant de l’agence AP (Associated Press) et de «Radio Sud-Africaine» ainsi que du JIR (Journal de l’île de La Réunion).

Pour vous prouver que mon titre «acta non verba est toujours d’actualité», est brûlant… d’actualité, ci-après le titre et l’article d’Arsène Ralaimihoatra, publié dans «Madagascar Matin», le 15 janvier 1987, il y a 34 ans, au lendemain du traditionnel discours présidentiel en guise de présentation de vœux aux corps constitués. Le Président en question était Didier Ratsiraka, qui nous a quittés, lui, le 28 mars 2021. Oui, les voies du seigneur sont impénétrables…


Que diriez-vous si tout le monde jouait enfin le jeu?

Le grand message annuel du chef de l'État à la nation est, comme d’habitude, un événement. Le discours présidentiel prononcé lundi matin (Ndlr : 12 janvier 1987), dans le cadre de la cérémonie de présentation des vœux pour le nouvel an, a depuis fait l'objet de divers commentaires. C'était une adresse attendue depuis longtemps, s'il n’y en a jamais eu, dictée par les circonstances actuelles, mais pas la plus brillante, il faut l'admettre. En tout cas, c'était l'occasion idéale pour évaluer la situation.

C'était un discours habilement modéré dans lequel le président, fidèle à lui-même, a tenté, à nouveau, de parier sur l'avenir: l'autosuffisance alimentaire en 1990, le «paradis socialiste» étant un objectif plus lointain. Et pour que ce dernier soit atteint, tout le pays doit y participer! C’était l’essentiel à tirer du message présidentiel. Mais - et c'est ce qu'on espérait ardemment entendre, lundi, de la bouche du président Didier Ratsiraka - les règles du jeu ne sont pas aussi bien respectées qu'on pourrait l'imaginer.

Concernant la nécessité de maintenir nos relations avec le FMI, la Banque mondiale et d'autres organisations ou pays bailleurs de fonds, la démonstration présentée par le chef de l’État n'aurait pas pu être plus claire ni plus concise. D'un autre côté, on avait aussi le droit d'attendre du président qu'il crie «Faute!», vis-à-vis de tous les saboteurs, les clients délicats, qui ne sont pas forcément des adversaires politiques mais plutôt des personnes sans conscience et sans respect de la loi, qui profitent de la situation pour s'enrichir illégalement, créant des pénuries et utilisant le «risoriso» ou marché noir. Parfois, avec des arguments fallacieux les mènent très loin.

Par conséquent, une fois de plus, comme le président l'a dit lundi, la pénurie actuelle de sucre est l'œuvre de ces saboteurs. Les braves gens finiront un jour par se lasser d'être pris une fois de trop en otages! Concernant les prêts, il ne faut pas décevoir la confiance des bailleurs de fonds internationaux, en utilisant délibérément leurs crédits et en instaurant une véritable politique de développement, avec tout ce que cela implique pour une bonne et saine gestion des affaires nationales.

La série de dix nouvelles mesures annoncées par le chef de l’État, si elle a suscité un certain enthousiasme, fait néanmoins craindre - 72 heures plus tard - une brusque spirale des prix. Déjà, on craint que la hausse des salaires de 10 pour cent, l'annonce d'une hausse imminente du prix du carburant, ne crée ipso facto une inflation galopante. Aussi opportunes et réalistes qu'elles soient, ces nouvelles mesures, en l'absence d'une vigilance attentive, ouvriraient les portes à toutes sortes d'abus.

Dans le même temps, un effet domino sur le coût de la vie qui en résulterait, pénaliserait les poches des familles à faible revenu. Ce discours présidentiel nécessite une prise de conscience collective. Son principal mérite sera d'avoir été rationnel et concis. Parfois, le chef de l'État s'est rendu coupable d'omissions, mais il peut être pardonné. Parler d'une libéralisation de l'économie, parce que les cadres supérieurs des entreprises nationales étaient un peu trop impatients de recevoir un mois de prime supplémentaire, ne suffit pas.

Il y a aussi l'incompétence de certains de leurs fonctionnaires et assistants, le caractère louche de certains et le laxisme des autres. Le temps des longues évasions est passé, sans parler des vœux pieux sans avenir. Pour reprendre une expression célèbre qui a certes vu son jour, mais qui n'en est pas moins pertinente : « Acta non verba ! ».

Arsène Ralaimihoatra, 15 janvier 1987

(…) Saboteurs, les clients délicats, qui ne sont pas forcément des adversaires politiques mais plutôt des personnes sans conscience et sans respect de la loi, qui profitent de la situation pour s'enrichir illégalement, créant des pénuries et utilisant le «risoriso» ou marché noir (devenu corruption de nos jours) ; l'incompétence de certains de leurs fonctionnaires et assistants, le caractère louche de certains et le laxisme des autres…(…). N’est-ce pas l’ambiance qui semble prévaloir actuellement autour du Président Andry Rajoelina ? Qui fait les choux gras d’une opposition qui n’a d’arguments que de critiquer n’importe quelle situation… Passons, Arsène Ralaimihoatra ayant trépassé.

Le parcours d’Arsène s’est donc achevé le 3 avril 2021. La mort est survenue comme à son habitude : sans crier gare, comme une voleuse et au moment où l‘on s’y attend le moins. En réalité, c’est ce qui nous attend tous, êtres humains, tôt ou tard. Ci-après des mots en hommage à Arsène et à toute sa famille sans exception, au nom de toute l’équipe de «La Gazette de la Grande île» et de Madagate.


Arsène : la famille, tes collègues -car un journaliste ne saurait être vraiment en retraite- tes amis, tes connaissances, tous ceux qui t’ont connu et apprécié sont effondrés, malgré l’inéluctabilité de notre fin commune. Mais nous sommes tous présents pour te dire adieu et te rendre un ultime homme :

Tu es parti avant nous, très vite, bien trop vite… Mais ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de chose et qu'il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici-bas… Repose en paix, ami Arsène Ralaimihoatra. Nous sommes tous avec Gina, tes enfants, Frédéric, Thierry, Gilles, et vos petits-enfants, dans l’esprit et dans le cœur. Le grand voyage aventureux pour toi a vraiment commencé. A la revoyure, « Vazaha Mainty » !

Jeannot Ramambazafy - Hommage également publié dans "La Gazette de la Grande île" du mardi 6 avril 2021


 

Mis à jour ( Mardi, 06 Avril 2021 07:43 )  
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