Madagascar : Décès du journaliste Maurice Grimaud

Mardi, 26 Avril 2011 11:56 Déclarations
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Le journaliste Maurice Grimaud, en pleine forme. Mais il trainait une maladie qui a fini par le terrasser dans la Capitale française, malgré son moral d’acier

Le 16 juillet 2009, un Maurice Grimaud nous avait déjà quitté. En fait, il s’agissait du Préfet de police de Paris, durant les évènements de mai 1968 dans la Capitale française. L’autre Maurice Grimaud, qui vient de décéder à Paris le 4 avril 2011, est un journaliste très connu dans la Grande île de l'océan Indien, durant la première république, sur Radio Madagascar.


A cette époque, son « alter ego vocal » se nommait Julie Gauche. Il y avait alors deux chaines. La chaine I, tout en malgache, et la chaine II animée par Maurice et Julie et dont faisait aussi partie mon frère Sylvain Ramambazafy (déjà décédé). Après les évènements de 1972, Maurice Grimaud s’en va à l’île de La Réunion. Il y deviendra rédacteur en chef de Rfo Réunion. Puis il fera le va-et-vient entre la Polynésie française, la Guyane et Paris, pour promouvoir l’image Rfo. En 1993, il se met au vert, revient à Madagascar pour y implanter une station de télévision privée. Il s’agissait de Maeva 7.

Henri de Villeneuve, actuellement résidant en Afrique du Sud

L’ambition était de faire de Maeva 7 -projet initié par Henri de Villeneuve alors représentant des Sucreries de Bourbon à Madagascar-, la première télévision privée du continent africain. Pas moins de 27 investisseurs -malgaches et français- y avaient porté leur contribution. Mais les moyens n’auront pas été à la mesure de l’ambition. Le projet fut tué dans l’œuf en 1994. En passant, l’actuel P-Dg de Tv Plus, Nicolas Rabemananjara, officiait en tant que cameraman. Une certaine jeunesse pas très commode déjà, dénommé Annick Andriamampianina, était la secrétaire de Maurice Grimaud. Elle deviendra Mme Rajaona… En tout cas, il y a donc 18 ans, tout ce qui comptait de journalistes, dont moi, avait travaillé à Maeva 7. Je me souviens d’un « casting » que j’avais filmé en vhs, avec Fidy Andriamamonjy, au dôme de la Russie situé alors à Antaninarenina. Que sont devenues toutes ces jolies filles qui ont défilé ce jour… ? En tout cas, l’une d’elles, travaille toujours à la Tvm… Quant à Jeanine Rambeloson-Rapiera, elle doit sûrement se souvenir de mes... frasques dûes à la dive bouteille.


Très étrangement, peu après la débâcle de Maeva 7 -dont le siège social se trouvait, au départ, à Tsimbazaza avant de s’implanter à la villa du général René Radaody Ralarosy (décédé le 22 juin 2007), dans la haute ville-, une autre télévision d’origine sud-africaine, dénommée Atn, initiée par Alain Ramaroson, avait effectué des essais. Mais Atn ne fit pas long feu non plus… Un journaliste n’ayant pas de frontières, en matière de support, Maurice Grimaud a été l’instigateur du magazine « Papango » d’Air Madagascar et écrivit aussi pour la « Revue de Madagascar ».


Erick Rabemananoro, lors de la présentation de l’ouvrage « 45 ans de passion », en juillet 2007

" « 45 ans de passion » est effectivement le premier ouvrage consacré exclusivement à Air Madagascar. Mais je dirai plutôt que c'est une humble contribution à l'écriture de l'aviation à Madagascar. En effet, il y a déjà eu quelques publications avant le livre « 45 ans de passion » : les livres de Jacques Lalut, celui de Jean-Pierre Pénette, sans oublier les superbes chroniques de Maurice Grimaud dans la Revue de Madagascar. J'apporte donc juste ma petite part de briques à l'édifice. J'espère qu'elle ajoutera de la valeur à l'ensemble de ce qui existe déjà. "

Maurice Grimaud, Posy pour les intimes, tire sa révérence cette année où la radio nationale malagasy (FM 99.2) célèbre ses 80 ans d'existence. Mais la mort fait partie de la vie. Au nom de toute l’équipe de madagate.com, en mon nom personnel, je présente à toute la famille de Maurice Grimaud, mes sincères condoléances. Maurice est parti mais son œuvre lui survivra.

Jeannot RAMAMBAZAFY – Antananarivo, le 26 avril 2011

Mis à jour ( Mardi, 26 Avril 2011 16:46 )